Périmètre
(2016)
De petite superficie, l’espace retenu est une plage bétonnée, dont les limites dessinent un périmètre, une plateforme qui invite les touristes à contempler l’horizon. Le choix de ce lieu n’est pas anodin, c’est pour moi un point d’ancrage, un espace d’observation, qui offre une vue imprenable sur l’infini. Dans mes travaux précédents, sur le Blanc-Nez, la Pointe-du-Raz ou le Mont Gerbier de Jonc il était question d’interroger les situations des touristes, postés en bordure de mer, à une extrémité ou à un point culminant ouvrant sur l’infini. Ici, l’approche est la même, le lieu invite le spectateur à faire le voyage devant cet espace qui s’étend à perte de vue. Cette plage, qui pourrait inciter au recueillement, à la méditation, à la contemplation ressemble un théâtre de vie, une scène sur laquelle je capture le va et vient incessant des touristes qui défilent au rythme des marées. Nous sommes loin de la vision Romantique de Caspar Friedrich dans laquelle le voyageur contemple la fameuse mer de nuages, et domine d’un moi absolu une nature cosmique et mystique hautement symbolique. Ici, le voyage se fait à une autre époque sur les ruines d’une idée du Romantisme.